La magie du collectif

La magie du collectif

Je vous écris d’un bureau où résonne encore l’énergie accumulée durant 4 jours de résidence artistique, qui a trouvé son point culminant lors de la 5e journée passée ensemble sur le site du festival "Les Tilleuleries", le dimanche 13 juillet. Une journée de dingue, que je vais tenter de vous relater.


C’est avec un peu de pression que j’aligne les mots, de peur de ne pas être à la hauteur. Avant ou en me lisant, je vous invite à parcourir la galerie photo dessous cet article et cette playlist vidéo, afin de suivre mes mots comme une histoire qui animerait autant vos émotions que les visages lumineux que vous verrez sur les images. Maintenant, place à l’histoire !

Tout a commencé lundi dernier, le 7 juillet, au centre Fedasil Bovigny. Les jeunes, ne se connaissant pas encore, ont fait vite connaissance grâce aux animations de danse et de théâtre (savamment préparés par Laura et Fabrice), et à tous les jeux se déroulant lors des moments « de travail » et « de pause » (encadrés par les autres animatrices.teurs).
Au fur et à mesure des 4 jours, tandis que chacun acquérait doucement son rôle de danseur/acteur, les masques tombaient, les sourires s’échangeaient, les doigts scrollaient moins les écrans… et le stress de la représentation montait, faisant à la fois office de stimulant et de liant pour le groupe.

C’est donc dimanche matin dernier, le 13 juillet, que chaque animateur est arrivé avec « ses jeunes » sur le site du festival de Nassogne. Bien que la première représentation n’avait lieu qu’à 12h45, il était important de pouvoir répéter sur place avant. L’espace scénique était abrité en partie par une grande tente, sous laquelle ils installèrent le cube comme unique élément. Les coulisses étaient juste derrière ce cube, occultés par de simples draps noirs. La pelouse faisait office de plancher, le ciel et le soleil de Nassogne de salle.

Avant la répétition générale, les jeunes se sont coiffés, maquillés, habillés… échangeant autant les gestes de préparation que les mots de soutien et d’appréhension, toujours fidèlement encouragés par leurs animatrices.teurs. Après un briefing en grand cercle, place à la répétition sur la scène et derrière :

-« Mais nonnnnn ! Toi, tu restes en coulisse maintenant ! », tonne Fabrice mi doux-mi ferme de derrière la sono ;

-« Ha bonnnnn, là c’est à moi ?!», lance un des jeunes hésitant entre les coulisses et la scène ;

-« ….j’ai oublié ma réplique », enchaîne un autre, aidé par Santiago qui avait pris le rôle de souffleur ;

-« 1,2,3,4… Allez les gars, du peps, vous la connaissez cette danse ! », entonne Laura, dansant avec énergie.

Cela fourmillait dans tous les sens, autant dans la tête des jeunes (qui ne savaient plus où en donner), que dans les recommandations des animatrices.teurs (qui envoyaient tout ce qu’ils pouvaient d’indications canalisantes aux jeunes).
Les premières minutes écoulées, les repères pris, l’écoute réciproque enfin présente, l’ambiance du festival s’installant au rythme de la fanfare… doucement, le stress fit place à la concentration.

Après un dîner revigorant, tout le monde se retrouva en coulisses, d’où les jeunes scrutèrent les spectateurs s’installer, se faisant joyeusement mousser les uns les autres. Assis, debout, allongés, de tous les âges, de dessous les arbres ou sous le soleil, le public était au rendez-vous ! Et les jeunes ont tout donné, malgré des conditions qui n’étaient pas simples. Parce que le plein air sans micro, sous le soleil de midi, dans un grand espace où il y a malgré tout quelques allées et venues, c’était un sacré défi, merveilleusement relevé et félicité ! Une fois les applaudissements de fin ayant terminé de résonner, tout l’équipage s’est retrouvé pour un câlin géant en coulisses, avant de partir en balade sur le site du festival, arborant fièrement leurs badges « artiste ».

Ils ont ainsi pu profiter ensemble de différents spectacles, ayant plusieurs heures devant eux avant leur seconde et dernière représentation de 19h15. Voyageant entre leur base (les coulisses) et les spectacles, la liberté émanant de l’univers des arts de la rue était raccord avec celle du projet réunissant ces jeunes. Et cela brillait de 1000 feux sur leurs visages, qu’ils soient occupés à contempler les danseurs de Soul Project sous le cagnard (« waow, ils sont trop forts ! »... «ils sont aussi trop beaux ! ») ou chantant à tue-tête les propositions insolites de François Bijou, avant de pouvoir le rejoindre pour animer la foule (« Il est trop de ouf de mec ; je l’adooooore! » « et moi j’ai même eu une dédicace ! »).

Remplis de cette énergie, ils se retrouvèrent donc vers 18h pour se préparer : maquillage, habillage, briefing, étirements (brossés par certains animateurs), échauffement vocal, rappels des premières phrases en groupe… et précaution d’usage lancée par Fabrice : « La seconde est toujours plus difficile que la première ; alors, donnez tout, encore une fois ! ». Après une photo de groupe (pour la postérité), tout le monde a rejoint les coulisses pour les derniers ajustements… pour faire place au spectacle, sous les yeux pleins d’étoiles d’enfants placés au premier rang, certains étant frère ou sœur de jeunes en représentation.

En effet, beaucoup de familles des jeunes étaient présentes pour cette seconde représentation, ce qui a forcément gonflé encore davantage l’émotion de certain.e.s jeunes.
Une fois le deuxième et dernier câlin géant de la journée fait, les animateurs ont pu recevoir les « grands mercis » de parents, qui ont vu leurs enfants si épanouis et heureux durant cette semaine passée ensemble, leur ont-ils confié. Des câlins, des vannes, des sourires, des numéros échangés...et des "au revoir" ou "à bientôt".

Une collègue me confiait hier que « Laura et Fabrice étaient encore sur leur petit nuage quand ils sont passés rangés le matos au bureau ».

Ça, c’est fait...et cela restera gravé dans nos coeurs, comme une petite musique intérieure orientale, au rythme des prénoms d’Anastasya, Stany, Lindsay, Eliandro, Amy, Hussein, Anano, Esrom, Johanna, Mamadou, Andria, Demetre, Aminata, Diana, Mylena, Lucie, Ninon, Adamo, Lucy, Inalya, Lucyle et Basel, les 22 merveilleux jeunes qui ont participé à ce projet « Pistache ! ».

Avec la participation de Marie, Lya, Gauthier, Sophie, Hélène et Simon, animatrices.teurs des 5 structures partenaires installées en province de Luxembourg : les maisons de jeunes de Gouvy, Bastogne, Lierneux et Vielsalm ainsi que Fedasil Bovigny.

 

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Actualité rédigée par
Cécile LARUELLE

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