Bon plan jeu vidéo : Soldats inconnus - mémoire de la grande guerre

Bon plan jeu vidéo : Soldats inconnus - mémoire de la grande guerre

Les jeux vidéo de guerres, même historiques, traînent, outre leurs incontestables qualités de défouloir multi-joueurs, une ribambelle de poncifs pas très heureux : héros style badass allaités aux stéroïdes et portés par de grands principes (patrie, honneur, péter la gueule à l’axe du mal, pardon l’ennemi), scénarios semblant sortis d’un navet de premier choix, saupoudrés d’une propagande pro militarisme américain aussi subtile que mon chat réclamant sa pâtée, gameplay profond à base de couloir, panpan, couloir panpan... graphismes visant le réalisme, mais sans patte artistique, une fin qui se résume à un héros triomphant ayant sauvé le monde, parce que la guerre oui c’est mal, mais c’est un grand jeu héroïque non ?…
Bref, à part pour interroger leurs représentations discutables, il est difficile de les utiliser comme outils de réflexions pertinents, tant ils semblent former un monolithe et imposer une certaine façon de parler de la guerre dans le jeu vidéo.

Il y a pourtant un jeu de guerre qui ne fait rien comme les autres : Soldats Inconnus Mémoires de la Grande Guerre. Pourquoi me direz-vous ?

Reprenons notre listing : le héros et le scénario ? Les héros sont Emile, un paysan français conscrit qui promet à sa fille qui lui ramènera son époux ; Karl, beau fils du premier, allemand vivant en France mais enrôlé dans l’armée allemande qui ne souhaite que de pouvoir revenir auprès de sa femme et de son bébé ; Anna, une infirmière à la recherche de son père disparu ; Freddie, un afro américain engagé dans la légion étrangère en quête de vengeance suite à la mort de sa femme ; Walt, un chien allemand dressé à secourir les blessés.
Cette polyphonie met l’accent sur des personnages qui subissent la guerre contre leur gré. Le scénario met l’emphase sur les horreurs de la guerre et prend le parti de se focaliser plus sur le ressenti de ses protagonistes (pour preuve le jeu s’arrête avant la fin de la guerre, mais avec la fin de la quête de nos protagonistes) sans manichéisme et en intégrant des éléments historiques clés (taxis de la marne, première utilisation du gaz...).

Le gameplay ? Le jeu prend le parti osé de ne pas proposer de combats. Dans Soldats Inconnus, vous devrez utiliser vos méninges pour résoudre des puzzles, faire preuve d’adresse pour esquiver obstacles et projectiles, appuyer sur les bonnes touches au bon moment pour soigner des gens…
Le graphisme ? Le jeu est en 2D, dessiné dans un style qui n’est pas sans rappeler la BD franco-belge et qui permet de montrer des images assez dures sans verser dans le gore ou l’insoutenable.

La fin ? En lançant le jeu, on s’attend naturellement à une fin douce amer incluant la mort de certains protagonistes. Mais la fin du jeu joue habillement de nos attentes avec une série d’ascenseurs émotionnels qui se finissent par un uppercut dans le bide qui a laissé votre chroniqueuse en larmes pendant une bonne demi-heure devant son ordi et qui ne peut faire ressortir qu’une conclusion : la guerre c’est horrible parce que ça prend des vies innocentes, mais aussi parce qu’elle est profondément injuste.

 

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Actualité rédigée par
Jade Gathoye

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