Cette année, dans le cadre du projet Diversity Power, nous abordons les thèmes de la lutte contre le racisme et les discriminations par le biais des super-héros, qu’ils soient fictifs, réels ou du quotidien. A Liège 1, avec les élèves du cours d’expression et communication, et grâce à l’engagement de leur professeur dans le projet, nous avons décidé de nous lancer dans la création d’une bande-dessinée réalisée en montage et retouches-photos. Celle-ci mettrait en scène les aventures d’un super-héros de leur invention. Un projet de longue haleine donc, qui requiert beaucoup d’étapes et qui sollicite beaucoup de compétences, telles que la création d’un concept et d’un scénario, le dessin et la créativité, la précision manuelle, le respect des consignes, la répartition des tâches, le découpage des scènes en cases, les jeux sur les plans de l’image, la narration et le sens de lecture... Un projet qui demande de la motivation, mais aussi un engagement volontaire des jeunes pour servir de modèles aux photos et de canevas aux personnages inventés.
C’est ainsi qu’à partir de jeux créatifs, de partage de vécus et de réflexions en groupe, est né peu à peu le personnage de Noctua, une super héroïne de la diversité qui se bat pour le droit à l’éducation pour tous, un personnage féministe et émancipé qui tire ses pouvoirs de ses lectures. Ses adversaires sont le Docteur Snake, qui symbolise l’ignorance, l’abrutissement et la manipulation des foules, lui-même secondé par Eclipso, son sbire et souffre-douleur, destiné à se rebeller.
Pour soutenir et inspirer la démarche des ados, nous avons décidé de nous octroyer une journée d’excursion au Flanders Expo de Gand pour découvrir le FACTS, une grande convention pour les fans de super-héros, de séries, de films fantastiques, de mangas et d’animés. Au programme, célébration de la pop-culture, temps libre et exploration des lieux pour tous : rencontres et séances photo avec des cosplayers professionnels ou amateurs (le cosplay est une pratique consistant à incarner un personnage de manga, de film d'animation, de jeu vidéo, etc), rencontre avec des artistes, des artisans, des dessinateurs de comics, des acteurs...
Mais aussi des présentations de décors et d’accessoires de cinéma, des dialogues incongrus avec des robots, des dégustations de moshi, des tests de jeux vidéos, du shopping et des goodies à gogo.
Les véritables objectifs de cette journée ? Bien évidemment, mobiliser les jeunes autour du projet BD et les inspirer, mais aussi leur montrer que leurs passions peuvent servir de moteur à leur créativité et leur permettre de se réaliser. La communauté bigarrée des fans et des cosplayers véhicule également des valeurs d’accueil, de partage, de tolérance, de bienveillance et de diversité : le cosplay, par exemple, permet de se réinventer, peu importe l’âge, les origines ou le physique. Par son effet positif, cathartique et libérateur sur la confiance en soi, il nous permet d’incarner, pour un moment, cet autre moi intérieur qu’on rêve tous de laisser s’exprimer.
Pour la plupart des jeunes, mais également pour les animateurs et le professeur, ce fut une véritable découverte, presque un choc culturel et intergénérationnel : la richesse des échanges, la rencontre et le partage des passions ont permis de tisser de nouveaux liens entre tous, quel que soit l’âge, le milieu ou la culture d’origine. Une très belle expérience, de laquelle nous sommes tous revenus boostés, un grand sourire aux lèvres.
Comme nous le partage Shahd, élève à Liège 1 :
« J’ai trouvé les costumes des cosplayers extrêmement bien faits et réalisés avec soin. C’est une forme d’admiration pour le personnage et je trouve ça incroyable. Les cosplayers sont super accueillants et agréables à la discussion. J’essaierai peut-être un jour moi aussi, ça me permettrait de m’exprimer autrement. En tous cas, c’est facile de se faire des amis. J’ai beaucoup aimé l’ambiance et j’y retournerai avec ma famille ou mes amis l’année prochaine. »
Ali :
« J’ai posé avec Prédator. Je ne connaissais pas le personnage mais j’aime les monstres depuis que je suis tout petit. Il était trop bien fait, très réaliste. Ça doit être bien de pouvoir changer de personnalité comme ça, mais moi je pourrais pas car il doit faire chaud dans son costume. J’ai bien aimé toutes les activités là-bas, faire plein de choses incroyables comme essayer des vieux jeux vidéos ou les simulations de combats avec des armes. »
ou Noémie :
« J’ai trouvé cette femme déguisée en elfe très belle. Elle semblait heureuse et pleine de confiance en elle. Ça m’a impressionné. Je sais que c’est un gros travail et je trouve le cosplay remarquable. C’est un bel univers. Les membres de cette communauté sont très variés et les personnages qu’ils incarnent viennent de beaucoup de mondes différents. On voit que les gens se lient facilement. Sinon, les robots télécommandés étaient aussi très impressionnants! »