"Le chagrin des mésanges"


Laura nous fait part de son coup de cœur pour le spectacle "Le chagrin des mésanges".


Ce samedi 20 avril, c’est au théâtre de la Courte Échelle, à Liège, que j’ai eu la chance d’assister à un magnifique spectacle. Subtile, émouvant et drôle à la fois : « Le chagrin des mésanges », écrit et mis en scène par Marie Neyrinck. Drôle de titre, intriguant, je me lance sans même avoir lu le teaser. C’est donc en me laissant guider aveuglément par les deux comédiennes que j’embarque pour un voyage d’une heure trente parsemé de rebondissements plus inattendus les uns que les autres.

C’est parti ! Le plateau sort de la pénombre pour nous faire découvrir un décor féerique drapé, fleuri, puis on aperçoit, cachée dans sa cabane, la silhouette d’un premier personnage : Solange, 62 ans, seule en scène, indécise, grognonne… peut-être un peu folle, le doute s’installe. Solange est amère, faut dire que la vie ne l’a pas épargné. C’est pour cette raison qu’elle vit recluse loin des autres dans son petit coin de paradis perdu qu’elle s’est construit au fond des bois. Elle a fuit le monde des hommes… Ses seules confidentes jusque là sont les mésanges ou presque…

Soudain, c’est Jess, une adolescente timide, jouée par Cassandra Delhalle, qui entre en scène pour démarrer l’incroyable aventure que vont vivre ces deux femmes tout au long de leur histoire. Ce deuxième personnage préfère écouter et observer de loin comme le ferait un animal. Il s’exprime par un non-verbal juste et maîtrisé ainsi que par la danse qui renforce les paroles et donne une dimension plus profonde aux émotions traversées que sont la joie de vivre et la violence.

Chacune a sa manière va apprivoiser l’autre avec une certaine maladresse qui laissera peu à peu la place à la tendresse. Ces deux femmes, qu’au moins une génération sépare, vont former un duo aussi improbable qu’inséparable car leur histoire individuelle, qu’elles apprennent à connaître, résonnent et raisonnent entre douleur et douceur. Tellement différentes et pourtant pas tant que ça… C’est la sororité qui les liera et leur donnera la force de partager, de dépasser leurs peurs et d’apprendre à mieux se connaître elle-même dans la rencontre avec l’autre.

Une pièce qui questionne la solitude, les préjugés, les relations humaines, les épreuves de la vie et comment on compose avec tout ça.

Entre ascenseur émotionnel, intimité et générosité, vous ne sortirez pas indemne de cette rencontre. C’est pourquoi je ne peux que vous recommander de programmer ce fabuleux spectacle dans vos espaces culturels. Et puis surtout de vous offrir en tant que spectateur ce moment hors du temps qui nous rappelle à quel point on est vivant.

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Actualité rédigée par
Laura Rouma

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